lundi 25 octobre 2010

En route vers Hagger !

Dans le cadre des prospections pour l’ouverture de nouveaux jardins, nos prédécesseurs avaient repérés 2 sites potentiels dans le Hagger. Cependant, ils avaient oublié de nous dire qu’après 1h de route, il y en avait 3 à pied pour arriver jusqu’au village de Rehen !







Nous voilà partis pour une bonne randonnée de haut niveau puisque Samed, notre traducteur et fort amateur de trek, nous a fait le plaisir de nous faire passer par le chemin des chèvres, à flan de montagnes, pour ne pas perdre une miette de paysage (époustouflant soit dit en passant) et qui n’est pas du tout retranscrit à sa juste valeur en photos.







Pause Waddi









chevre dans la brume


Une fois arrivés en décomposition avancée au village, nous sommes tout de suite installés comme des princes, la fameuse hospitalité des musulmans n’est pas à un mythe! Après avoir repris + de 5 fois du thé, bu du lait caillé, mangé du fromage de chèvre, ils nous amènent le chevreau préparé pour le diner… à la mode socotri !

Alors au début, ils t’apportent les os de la bestiole, sans oublier la tête, bien évidemment !(ça m’a rappelé des savoureux moments au Burkina avec cette fameuse soupe de tête de chèvre). A toi de choisir ce que tu vas ronger, sachant que l’intérieur des orbites et la queue sont apparemment des morceaux de choix. J’ai donc « osé » la dégustation de la langue de chèvre qui est ma foi très bonne. Une fois les « amuse-bouches » terminés, arrivent les 2 imposants plats de riz et le reste de la viande : intestin, œsophage, foie, cœur et viande. Je dois dire que je l’ai joué un peu fine en regardant de près les morceaux proposés, à la lueur de ma petzel (merci KD !).

Pour accompagner le riz, le fameux haloub, lait de chèvre fermenté, assez fort en goût mais qui se marie bien avec toutes ces nouvelles saveurs ! Après mangé, de nouveau du thé ! Quelques attaques acides à déplorer après tout ça mais quel plaisir de partager ce joyeux repas ensemble, les doigts dans le plat !






Nous dormons dans la maison du cheikh, quelques puces nous rendrons visite mais elles resteront polies. Réveillés vers 5h, nous pouvons assister au magnifique lever de soleil sur les montagnes.


Notre guide et traducteur, Samed







Après une matinée de boulot rythmée par le thé, le lait caillé et le repas du midi, nous repartons vers un autre village, Tonine. Et c’est reparti pour 2h de rando un peu moins violentes que la veille mais tout aussi riches en paysage.








De nouveau de la chèvre pour le repas du soir sous une magnifique nuit étoilée. La nuit passée dans ce village ne fut par contre pas reposante du tout. Les couvertures étaient infestées de puces, je les sentais courir sur mon corps, malgré avoir essayé de m’enfermer hermétiquement dans le drap que j'avais apporte. La matinée de travail ne s’est pas soldée non plus par une bonne nouvelle puisque nous décidons de ne pas travailler avec cette communauté, leur situation ne répondant pas à notre feuille de route.




Nous repartons donc vers 13h, sous le soleil qui attisait le feu des piqures de puces, pour 3h30 de rando assez hard : beaucoup de cailloux « like a rolling stones » et de descentes abruptes. Assez éprouvant pour ma pauvre condition physique mais promis, j’ai pas (trop) ralé ! Nous rejoignons enfin la voiture qui nous attendait au bout de la route praticable. Le retour fut des plus silencieux mais nous avons tout de même fêter ça le soir même avec une ration de pastis ! Ma salama everybody !

jeudi 21 octobre 2010

1er w-end à Soqotra

Il y a tellement d’endroits où passer le w-end mais c’est sans compter sur l’hospitalité et la gentillesse des gens ici qui nous invitent dès qu’ils en ont l’occasion. J’ai donc eu l’opportunité d’être invitée à un mariage socotri qui est, vous l’imaginez, bien différent des nôtres ! Les hommes viennent uniquement pour manger copieusement les multiples chèvres préparées pour l’occasion. Du côté des femmes, c’est tout le contraire : bien que les morceaux de chèvre ne soient pas de choix, elles ont la musique pour rythmer la soirée et elles s’y donnent à cœur joie ! Après mon entrée un peu remarquée parmi elles, j’ai tout de suite été entourée chaleureusement, invitée de nombreuses fois à danser et surtout, j’ai pu les voir à visage découvert ; à rire, danser, discuter entre elles…

La mariée est arrivée à la fin de la soirée (22h !) : 19 ans, le visage grave, essuyant quelques larmes : mariée à un homme plus âgé qu’elle ne connait pas et qu’elle n’aimera peut-être jamais, ne sachant pas ce qui l’attend pour sa première nuit d’épouse (apparemment le divorce est assez répandu à Soqotra et la polygamie peu répandu).

Cependant, j’ai éprouvé quelque chose de rassurant durant cette soirée; malgré le fait que je ne les reconnaitrais jamais dans la rue, elles m’ont démontrée que ce sont des femmes dans tout ce qui a de normal : épanouies (pour la plupart que j’ai vu), avec du caractère, de la curiosité, de la coquetterie. On peut dire que j’ai vraiment de la chance de pouvoir entrer de cette façon dans leur intimité, aucun homme ne le pourra !

Le lendemain, direction la dune de Délicha, située à 30 minutes d’Hadibo vers l’Est. Autant vous dire que l’ascension ne fut pas du tout facile à cause du sable, des cailloux et des arbustes épineux ! une fois au sommet, la vue vaut véritablement les litres de sueur dépensé, que ce soit vers le littoral ou à l’opposé vers les multiples cavités taillées par le vent et les pluies. La roche calcaire est acérée comme une lame de rasoir.