dimanche 28 novembre 2010

Hagger la Revanche !

Vous vous souvenez de ma balade dans le Hagger ? l’Hagger des boutons comme dit mon père. Non ? Et bien moi si et c’est avec une franche appréhension que nous retournons de nouveau au village de Rehen pour continuer notre évaluation de l’implantation de notre future pépinière et de la présentation du contrat. Je décide cette fois-ci de dormir dans une tente, je me retrouve chargée telle une touriste, au départ de la rando qui, normalement, doit être plus paisible que la fois précédente puisque nous devons passer par le chemin des mules !

Après 10 minutes de marche, je reconnais de suite que nous ne passons pas par le chemin de la dernière fois. Je me rassure donc sur le fait que ça pourrait être moins éprouvant. Effectivement, en 2h de marche plutôt tranquille, nous atteignons Rehen, avant la tombée de la nuit.



Après la traditionnelle chèvre et les nombreux chaï, il est l’heure d’aller dormir. Voyant que j’avais apportée ma tente, les villageois me conseillent de la planter carrément dans le salon.. la pièce à vivre quoi. Ceci dit, vu le vent qu’il y avait et la température plutôt fraiche, ça m’a semblé tout à fait sensé. Me voilà en train de monter ma « maison dans la maison », sous le regard moqueur et étonné de mes compagnons de soirée. Au final, j’ai passé une nuit horrible dans le courant d’air d’entrée, sur le sol dur et cabossé et j’ai gagné quelques puces malgré tout ! moins toutefois le staff qui s’est emmitouflé dans les chaudes couvertures.. me vient à l’esprit une phrase tout à fait philosophique qui disait « les insectes sont nous amis, il faut les aimer aussi ».

Après une bonne matinée de boulot sous le soleil, entre chaïs et papotages signalétiques, voici l’heure du départ, 2 heures de marche afin de retourner à notre vie de citadins. La prochaine fois, je pense à acheter des piles à la radio de mon ami Mohammed pour agrémenter le repas d’un peu de musique !







mardi 23 novembre 2010

Pause waddi !

Une nouvelle sortie à Matiaf et Sheraan, nos bénéficiaires vivant de pêche, de palmiers dattiers, d’un peu de bétail et nouvellement d’agriculture. Pause waddi entre les deux villages pour une baignade bien méritée, mais à l’abri de regards masculins indiscrets, bien évidemment !



Notre caisse de compet' sans plaque et sans assurance !

mardi 16 novembre 2010

Di Hamari

La journee commence sous la pluie et la grisaille, ca ne nous decourage pas pour autant et nous voila partis pour Di Hamari, fameux spot de snorkling, comme en temoigne ces 2 touristes ci-dessous.




Malgre le fait qu'on ne voyait pas tres bien a cause des vagues et du courant, l'endroit est plutot agreable et je pense qu'on retentera l'experience quand les beaux jours seront de sortie. Inch allah !

lundi 15 novembre 2010

Qalinsiah

C’est la semaine de congés de l’Aïd ! Nous accueillons Sylvain, bon et loyal camarde de promo qui habite à Sanaa depuis bientôt 3 ans. C’est également grâce à lui que j’ai été parachutée sur ce caillou, m’ayant fait parvenir l’offre d’emploi depuis le Yémen.. yeah men !

Sylvain est mon premier visiteur depuis mon arrivée à Socotra. Lionel étant toujours là jusqu’à la fin de la semaine, j’ai du l’héberger dans ma « maison de femme », où l’on a du user de fins stratagèmes pour limiter le fameux téléphone arabe. Après avoir été au waddi Danagan, à 30 minutes d’Hadibo, nous décidons d’aller à Qalinsiah, pointe nord-ouest de l’île, fameux spot de snorkling. Nous partons en fin de journée pour arrivée à la nuit tombante dans notre petit lagon douillé pour y passer la nuit à la belle étoile.


Sylvain étant un fort consommateur de Qat, il était donc hors de question de ne pas s’en procurer pour passer ces moments conviviaux. En ce qui me concerne, c’est pas bon, ça déforme la joue, on peut en avoir dans la gorge et les dents même après avoir recraché sa « boule », mâchée et remâchée pendant des heures. L’effet est de courte durée puisqu’une fois recrachée, l’excitation fait place à la fameuse « descente » qui peut durer des heures et donner des insomnies totales. Bref, aucune utilité et peu de chance que j’en boulotte à nouveau. De plus, le Qat est un produit des Darbachi, les yéménites du Nord, peu aimés des gens du Sud et de Socotra par extension. L’importation était interdite jusqu’à l’année dernière. Depuis, la consommation des socotris ne cesse d’augmenter, à croire qu’ils se sont appropriés cet usage et que le facteur humain n’a pas tant d’importance. Cependant, ils se font assez discrets et il est rare d’en trouver dans les campagnes.




Revenons donc à Qalinsiah. Petit couché de soleil sur la plage, accompagné de quelques cacahuètes, pain et Kiri arrosés d’un petit verre de rouge résiduel de la venue de nos voyageurs du continent !

De nombreux visiteurs nocturnes nous ont fait l’honneur de leur pénible présence. Ils n’étaient pas pacifistes puisque nous avons retrouvé au petit matin nos poubelles qui ont succombé à leurs assauts !

5h30 du matin.. reveil !




impossible de trouver un chaï dans cette ville ! Par contre impossible de passer à côté des multiples déchets et détritus qui jonchent le sol (je croyais que le musulman devait avoir une hygiène irréprochable.. ?).


Nous nous dirigeons vers le petit port afin de louer un pêcheur et sa barque à moteur pour une bonne partie de la journée. Le destin nous fait rencontrer Saïd, un bon pti gars sympathique avec qui nous partons à la conquête de la côte Ouest (rien que ça.. !)



Dommage que nous n’ayons pas d’appareil photo waterproof pour vous montrer la quantité incroyable et la biodiversité insensée qui est présente dans cet autre monde. La beauté et la crainte sont de pairs quand on est là-dessous. Nous avons aperçu quelques dauphins au large et Sylvain a même failli faire un baiser à un petit requin, sans doute perdu et affamé pour être aussi proche des côtes. Une petite frayeur mais rien de plus traumatisant, thanks Allah !







Nous ne perdons pas notre journée à larver dans l’eau, nous avons aussi pêché au fil de pêche, lesté de quelques morceaux de plomb. Des morceaux d’appâts odorants à découper soi-même et hOp, on attend que le fil nous fasse des signes. Pour certains, le temps est de courte durée, sur certains spots, c’en était limite industriel !

En ce qui me concerne, je me targue d’une jolie prise, dont j’ai oublié le nom, ce qui confirme les rumeurs machistes comme quoi, la pêche n’est pas un sport de femme ! Je pourrais contre-argumenter en disant que mon plomb n’était pas suffisamment gros pour une bonne mobilité aquatique ou je ne sais autres, mais me voyant en flagrante minorité, je lâche donc prise (point Roucas !). De plus, la vision de touristes en bikini se rendant à toute allure à la plage d’à côté ne m’a pas aidée à renforcer ma cause féministe !







Quelques jolies prises sur fond de beaux paysages. Je crois que je n’avais pas revue d’eau aussi turquoise depuis mon petit voyage en Corse. L’amazone est bien loin de rivaliser, d’autant plus que le sol est peuplé de grosses « patates » de corail, de toutes les couleurs et de toutes les formes.



Yeah men !









A midi, nous nous arrêtons sur la plage, contournons le banc de morues (pour certaines, affublées de très jolis maillots – ouh la vilaine !) et arrivons dans la petite « maison secondaire » d’Ahmed, un drôle de vieux bonhomme qui nous a offert directement à ce qui ressemblait à du chaï à l’eau de mer puis nous a cuisiné notre poisson. Nous avons donc eu du poisson bouilli à l’eau déjà salée et grillé. Mais ! Ce fut un régal et nous avons accompagné notre festin de pain, kiri et eau minérale. Que demande le peuple !







Nous repartons en début d’après-midi, la mer s’est levée, le retour est un peu plus long et mouvementé qu’à l’aller mais Saïd est un marin qui se respecte et nous arrivons sans problème à notre point de départ.



Voulant prendre un chaï pour nous réchauffer avant de repartir, nous avons compris que « oui, c’est possible, mais à Hadibo ».. bon, alors.. yalla !