lundi 15 novembre 2010

Qalinsiah

C’est la semaine de congés de l’Aïd ! Nous accueillons Sylvain, bon et loyal camarde de promo qui habite à Sanaa depuis bientôt 3 ans. C’est également grâce à lui que j’ai été parachutée sur ce caillou, m’ayant fait parvenir l’offre d’emploi depuis le Yémen.. yeah men !

Sylvain est mon premier visiteur depuis mon arrivée à Socotra. Lionel étant toujours là jusqu’à la fin de la semaine, j’ai du l’héberger dans ma « maison de femme », où l’on a du user de fins stratagèmes pour limiter le fameux téléphone arabe. Après avoir été au waddi Danagan, à 30 minutes d’Hadibo, nous décidons d’aller à Qalinsiah, pointe nord-ouest de l’île, fameux spot de snorkling. Nous partons en fin de journée pour arrivée à la nuit tombante dans notre petit lagon douillé pour y passer la nuit à la belle étoile.


Sylvain étant un fort consommateur de Qat, il était donc hors de question de ne pas s’en procurer pour passer ces moments conviviaux. En ce qui me concerne, c’est pas bon, ça déforme la joue, on peut en avoir dans la gorge et les dents même après avoir recraché sa « boule », mâchée et remâchée pendant des heures. L’effet est de courte durée puisqu’une fois recrachée, l’excitation fait place à la fameuse « descente » qui peut durer des heures et donner des insomnies totales. Bref, aucune utilité et peu de chance que j’en boulotte à nouveau. De plus, le Qat est un produit des Darbachi, les yéménites du Nord, peu aimés des gens du Sud et de Socotra par extension. L’importation était interdite jusqu’à l’année dernière. Depuis, la consommation des socotris ne cesse d’augmenter, à croire qu’ils se sont appropriés cet usage et que le facteur humain n’a pas tant d’importance. Cependant, ils se font assez discrets et il est rare d’en trouver dans les campagnes.




Revenons donc à Qalinsiah. Petit couché de soleil sur la plage, accompagné de quelques cacahuètes, pain et Kiri arrosés d’un petit verre de rouge résiduel de la venue de nos voyageurs du continent !

De nombreux visiteurs nocturnes nous ont fait l’honneur de leur pénible présence. Ils n’étaient pas pacifistes puisque nous avons retrouvé au petit matin nos poubelles qui ont succombé à leurs assauts !

5h30 du matin.. reveil !




impossible de trouver un chaï dans cette ville ! Par contre impossible de passer à côté des multiples déchets et détritus qui jonchent le sol (je croyais que le musulman devait avoir une hygiène irréprochable.. ?).


Nous nous dirigeons vers le petit port afin de louer un pêcheur et sa barque à moteur pour une bonne partie de la journée. Le destin nous fait rencontrer Saïd, un bon pti gars sympathique avec qui nous partons à la conquête de la côte Ouest (rien que ça.. !)



Dommage que nous n’ayons pas d’appareil photo waterproof pour vous montrer la quantité incroyable et la biodiversité insensée qui est présente dans cet autre monde. La beauté et la crainte sont de pairs quand on est là-dessous. Nous avons aperçu quelques dauphins au large et Sylvain a même failli faire un baiser à un petit requin, sans doute perdu et affamé pour être aussi proche des côtes. Une petite frayeur mais rien de plus traumatisant, thanks Allah !







Nous ne perdons pas notre journée à larver dans l’eau, nous avons aussi pêché au fil de pêche, lesté de quelques morceaux de plomb. Des morceaux d’appâts odorants à découper soi-même et hOp, on attend que le fil nous fasse des signes. Pour certains, le temps est de courte durée, sur certains spots, c’en était limite industriel !

En ce qui me concerne, je me targue d’une jolie prise, dont j’ai oublié le nom, ce qui confirme les rumeurs machistes comme quoi, la pêche n’est pas un sport de femme ! Je pourrais contre-argumenter en disant que mon plomb n’était pas suffisamment gros pour une bonne mobilité aquatique ou je ne sais autres, mais me voyant en flagrante minorité, je lâche donc prise (point Roucas !). De plus, la vision de touristes en bikini se rendant à toute allure à la plage d’à côté ne m’a pas aidée à renforcer ma cause féministe !







Quelques jolies prises sur fond de beaux paysages. Je crois que je n’avais pas revue d’eau aussi turquoise depuis mon petit voyage en Corse. L’amazone est bien loin de rivaliser, d’autant plus que le sol est peuplé de grosses « patates » de corail, de toutes les couleurs et de toutes les formes.



Yeah men !









A midi, nous nous arrêtons sur la plage, contournons le banc de morues (pour certaines, affublées de très jolis maillots – ouh la vilaine !) et arrivons dans la petite « maison secondaire » d’Ahmed, un drôle de vieux bonhomme qui nous a offert directement à ce qui ressemblait à du chaï à l’eau de mer puis nous a cuisiné notre poisson. Nous avons donc eu du poisson bouilli à l’eau déjà salée et grillé. Mais ! Ce fut un régal et nous avons accompagné notre festin de pain, kiri et eau minérale. Que demande le peuple !







Nous repartons en début d’après-midi, la mer s’est levée, le retour est un peu plus long et mouvementé qu’à l’aller mais Saïd est un marin qui se respecte et nous arrivons sans problème à notre point de départ.



Voulant prendre un chaï pour nous réchauffer avant de repartir, nous avons compris que « oui, c’est possible, mais à Hadibo ».. bon, alors.. yalla !

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